La coopération est au cœur des enjeux du secteur social et médico-social qui s’adresse à un public fragile (handicapé, âgé ou en situation d’exclusion). Les formes de la coopération y sont variables : de collectifs « de fait », en passant par la signature de conventions de partenariat ou la création de structures juridiques ad hoc (telles les GCSMS), jusqu’à des opérations de fusions. Ce mouvement de coopération est susceptible de reconfigurer profondément le paysage associatif de ce secteur, en particulier par la fragilisation, voire la disparition, des associations de petite taille, souvent « mono-établissement ». De plus, il comporte un risque de « normalisation » des pratiques et d’isomorphisme institutionnel, caractérisant le fait que les associations, dans un environnement concurrentiel, adoptent des pratiques identiques à d’autres secteurs (privés lucratifs ou publics) et perdent leurs spécificités.
La coopération entre associations n’est certes pas nouvelle, y compris dans des formes structurées (unions ou fédération d’associations, groupements d’achat, partage de personnels sous forme de mise à disposition…). Néanmoins, les démarches de mutualisation/rapprochement entre associations de solidarité se multiplient sur les territoires.
La présente étude, réalisée par Céline MARIVAL (URIOPSS LR/LEST) en collaboration avec Francesca Petrella et Nadine Richez-Battesti (LEST), analyse différentes démarches de coopération entre associations de solidarité sur les territoires afin de mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre et de mettre au jour les conséquences de ces formes de rapprochement sur le secteur associatif. |